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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/104

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de pied qui prouvait une longue pratique de la navigation.

Bientôt il s’arrêta, leva la tête et jeta un coup d’œil de connaisseur sur le gréement du yacht, dont il fut sans doute satisfait, car il lit un signe d’approbation muette.

Malgré la tempête et les dangers que la goélette pouvait courir, car la nuit avançait et la violence du vent ne diminuait pas, cet homme avait une apparence de sécurité telle que la physionomie de l’équipage, jusqu’alors quelque peu assombrie, se rasséréna tout à coup… On eût dit que le pilote apportait avec lui cette confiance subite qu’inspire souvent l’arrivée d’un médecin impatiemment attendu par une famille inquiète.

M’étant tenu près du couronnement où je m’appuyais, afin de ne pas être renversé par les secousses du navire, je n’avais encore pu bien voir le pilote ; mais bientôt il s’approcha près de moi.

Cet homme pouvait avoir quarante ans. Il était d’une stature élevée, maigre, osseux ; ses traits étaient basanés, ses joues creuses, ses yeux verts, ses sourcils noirs, épais et rudes. Il portait un bonnet de laine à carreaux écossais rouges et bleus, qui lui cachait exactement le