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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/105

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front jusqu’aux orbites. Un gros capot de drap brun, ruisselant d’eau de mer et cachant le haut de ses grandes bottes de pécheur, complétait son costume.

Je ne sais pourquoi il me sembla que cet homme ne m’était pas inconnu. J’avais un souvenir vague de sa physionomie sinistre, quoiqu’il me fut impossible de me rappeler les circonstances de cette rencontre ; néanmoins je ressentais une impression désagréable que j’attribuais au malaise et à la fièvre.

— Pourrons-nous mouiller à Malte ce soir, pilote ? — lui demanda Williams.

Après s’être approché des boussoles et avoir assez longtemps interrogé l’état du ciel, de la mer et du vent, le pilote répondit en très-bon anglais : — Nous pourrons peut-être aborder dans l’île ce soir… mais non pas dans le port de Malte, monsieur.

— Non !… — s’écria Williams, — et pourquoi ?

— Parce que ça n’est pas possible, — dit le pilote avec insouciance.

— Mais, — reprit Williams, — quoique le vent soit très-fort et qu’il souffle du nord, il n’est pas assez violent pour nous jeter à la