Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

côte. La goélette manœuvre à merveille, elle saura bien s’élever…

— Et saura-t-elle résister à la rapidité des courants qui filent de sept à huit nœuds à l’heure, monsieur, et qui, comme le vent, portent en pleine côte ?

— Je vous dis, pilote, — reprit Williams, — qu’il y a deux ans je suis entré à Malte par un temps encore plus forcé que celui-là…

— Mais non pas plus forcé que celui qui menace pour cette nuit, — dit le pilote.

— Pour cette nuit ? — reprit Williams d’un air incrédule.

— Pour cette nuit, — reprit le pilote avec fermeté.

— Quels indices certains avez-vous du temps qu’il fera cette nuit, pilote ?

— La pointe Tamea et les précipices de Kamich sont à cette heure submergés…, et c’est toujours le signe précurseur d’une grande tempête.

— Ce sont là des terreurs et des superstitions de bonne femme ! — s’écria Williams.

Le pilote attacha sur lui ses yeux verts et perçants, haussa légèrement les épaules et sourit.

Lorsque cet homme se prit à sourire, je me