Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pée que les aras et les papegeais, et si parfois elles sont aussi bruyantes qu’eux, leurs cris n’ont pas même l’avantage de m’annoncer la pluie ou le beau temps.

À propos de cris, je suis fâché de la querelle de Noémi et de Daphné ; mais l’excessive violence de ces bonnes créatures tient à leur éducation quelque peu sauvage : pourtant, malgré ma tolérance, il me semble que donner à sa compagne un coup de couteau dans le bras est un emportement blâmable ; aussi ai-je sérieusement grondé Noémi.

Je soupçonne fort Anathasia la blonde, avec son air enfantin et candide, d’être l’objet de cette jalousie, et d’avoir sournoisement excité ces deux braves filles l’une contre l’autre, comme deux coqs de perchoir. Il est vrai que c’est la vieille Cypriote qui m’a fait ce méchant rapport, et qu’elle déteste tout ce qui est jeune et beau.

Noémi devient d’ailleurs de plus en plus irascible. L’autre jour elle a largement souffleté Chloë, ma jardinière, qui a les dents si blanches et les yeux si noirs… Elle l’a souffletée parce qu’elle avait apporté les fruits trop tard, et que mon dessert en avait été retardé.