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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/177

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temps nécessaire pour prendre et remettre ses dépêches !… et que pourtant, en descendant de voiture, il était toujours aussi charmant, aussi fraîchement habillé que s’il eût sorti d’une boîte… c’est ce qu’aucun de nos collègues n’a pu comprendre encore, — ajouta du Pluvier d’un air mystérieux. — Car enfin, rester près de deux mois en voiture sans débrider ! — reprit-il, — c’est pour tout le monde horriblement échauffant, harassant, tandis que ce satané Villeblanche a trouvé, malgré cela, le moyen d’être toujours frais et pomponné. C’est stupéfiant !!! Du reste, ça lui a fait horriblement d’ennemis ; c’est-à-dire de jaloux, car on parle maintenant de le nommer ministre auprès d’une cour d’Allemagne…

— Je suis de votre avis ; notre Châteaubriand, avec tout son génie, n’aurait jamais fait impunément tout ce chemin-là ; mais heureusement pour notre diplomatie que les Villeblanche y sont nombreux. Ah çà, dites-moi, comment madame de Fersen est-elle restée insensible à tant de mérite ?… Elle a craint sans doute… que par habitude le beau diplomate ne lui fit voir trop de chemin ?

(Je déclare que je ne me permis cette plaisanterie stupide que par un sentiment d’hos-