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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/198

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Madame de Fersen se tenait habituellement dans la galerie de la frégate ; je causais donc ainsi chaque jour avec elle sans être presque jamais interrompu, depuis deux heures jusqu’au moment où elle allait faire, pour dîner, nue toilette toujours fraîche et charmante.

Après dîner, quand le temps le permettait, on servait le café sur le pont. On y faisait ensuite une nouvelle promenade ; puis, sur les neuf heures, nous nous réunissions de nouveau dans la galerie.

Madame de Fersen, excellente musicienne se mettait souvent au piano à la grande joie du prince, qui la suppliait de lui accompagner quelques airs de vaudeville qu’il fredonnait véritablement à merveille.

D’autres fois, un des officiers de la frégate, qui avait une fort jolie voix, nous chantait des chansons nationales très-naïves et très-agréables.

La musique et la conversation à laquelle M. de Fersen prenait alors part, et qu’il animait par une gaieté de très-bon goût, nous conduisaient jusqu’à onze heures ; on servait le thé, et chacun se retirait quand bon lui semblait.

On le voit, à part l’étendue des promenades, nous menions la vie de château la plus intime et la plus concentrée.