Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

amoureux qui prétendent toujours ne pas aimer la chasse, afin de pouvoir rester avec les femmes pendant que les maris vont arpenter la plaine.

Lorsque les longueurs de la navigation eurent établi quelques rapports d’intimité entre moi et les officiers russes de la frégate, notre conversation étant souvent tombée sur madame de Fersen, je fus frappé du respect profond avec lequel ils parlaient toujours d’elle. — La médisance, — disaient-ils, — l’avait constamment épargnée, soit en Russie, soit à Constantinople, soit dans les diverses cours où elle avait résidé.

Une réputation d’irréprochable pureté est, je crois, une séduction irrésistible, surtout lorsqu’elle se rencontre chez une femme jeune, belle, spirituelle, et placée dans une position très-éminente ; car il faut qu’elle possède une puissante autorité morale pour désarmer l’envie ou pour émousser ses traits, et inspirer, comme l’inspirait madame de Fersen, un sentiment général de bienveillance et de respect.

C’était en comparant l’amour que j’avais ressenti pour madame de Pënâfiel à mon amour pour madame de Fersen que j’appréciais le