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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/50

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duel ? peut-il ne pas s’y comporter décemment ? ne fût-ce que par savoir-vivre ou par orgueil ?

Je ne savais donc pas si j’aurais le courage prime-sautier, fulgurant, qui court au danger comme le fer à l’aimant, qui s’exalte encore dans une mêlée sanglante, et qui, planant au-dessus des dangers, dirige ses coups d’une main sûre et choisit ses victimes.

Je me croyais, je me sentais enfin la bravoure froide et inerte de l’artilleur qui attend sans pâlir un boulet près de sa batterie, mais non l’entraînante intrépidité du partisan qui, le sabre au poing, se précipite avec une ardeur féroce au milieu du carnage.

Et pourtant c’était sans doute dans un combat corps à corps, dans un abordage, que nous allions avoir à défendre notre vie… Et si j’allais faillir !… Et si devant ces étrangers…, si devant Falmouth, j’allais paraître lâche ! ou faible !… si mon instinct de conservation allait me frapper de stupeur !

Non, je ne saurais dire ce qu’il y eut d’épouvantable dans ce moment d’hésitation et d’incertitude sur moi-même…

Mais, je l’avoue, ce que je redoutais le plus, c’était dans le cas ou la vie de Falmouth eût