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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/58

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de si près que l’amorce me brûla les cheveux et la barbe…

Un mouvement brusque que je fis en me rejetant en arrière dérangea le coup, qui partit par-dessus mon épaule. Je tenais ma carabine à la main, encore chargée d’un coup ; au moment où le pirate, voyant qu’il m’avait manqué, me frappait à la tête avec la crosse de son pistolet, je lui appliquai le canon de ma carabine en pleine poitrine… et je tirai.

La commotion fut si forte que j’en eus le bras engourdi.

Le pirate tourna violemment sur lui-mème, trébucha sur moi et tomba sur le dos en faisant quelques bonds convulsifs.

Je me reculai, et je marchai sur quelqu’un ; c’était sur Falmouth, qui gisait au pied du grand mat.

— Vous êtes blessé ? — m’écriai-je en me précipitant sur lui.

— Je crois que j’ai quelque chose comme la cuisse cassée ; mais ne vous occupez pas de moi !… — s’écria-t-il, — prenez garde ! voilà un autre de ces brigands qui monte, je vois sa tête… Faites-lui face, ou vous êtes perdu !

À l’aspect de Falmouth étendu sur le pont, j’eus le cœur brisé.