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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/59

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Je ne songeai pas un moment au danger que je pouvais courir ; je voulus avant tout arracher Henry à une mort certaine, car, se trouvant ainsi sans défense, il devait être infailliblement massacré.

Heureusement, j’avisai le panneau de l’arrière, qui n’avait pas été refermé (c’était une ouverture de trois pieds carrés qui communiquait dans le salon commun). Je pris aussitôt Falmouth par-dessous les bras, et je le traînai jusqu’à cette ouverture malgré sa résistance, car il se débattait en criant :

— Voilà ce brigand monté… Il va sauter sur vous !

Sans répondre à Falmouth, et usant de ma force, je l’assis sur le bord du panneau, ses jambes pendantes dans l’intérieur, et je lui dis : — Maintenant, laissez-vous glisser, vous serez du moins en sûreté.

— Le voilà ! il est trop tard. Vous vous perdez en me sauvant ! — s’écria Falmouth avec un accent déchirant.

Comme il disait ces mots, je le fis, par un dernier effort, glisser dans l’intérieur de la chambre, où il n’avait plus rien à craindre.

Tout ceci s’était passé en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire.