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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/70

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périence des hommes et des choses, prenait peu à peu sur mon esprit une autorité singulière.

Rien de plus élevé, de plus grandiose que ses convictions morales ou politiques.

Je restais confondu d’étonnement et d’admiration en découvrant ainsi chaque jour de nouveaux trésors de sensibilité exquise, de haute raison et de savoir éminent, sous les dehors ironiques et froids que Falmouth affectait habituellement.

Que dirai-je ? sous le masque sceptique et railleur du don Juan byronnien, c’était le chaleureux et vaillant cœur du Posa de Schiller, c’était son ardent et saint amour de l’humanité, c’était sa foi sincère dans le bien, c’étaient ses croyances généreuses, ses magnifiques théories pour le bonheur de tous.

Si Falmouth m’avait apparu sous ce nouvel aspect, c’est que pendant nos longs jours de navigation nous avions effleuré, traité, approfondi bien des sujets d’entretien.

Ainsi, j’étais jusqu’alors resté profondément indifférent aux questions politiques ; et pourtant je sentis vibrer en moi de nouvelles cordes, lorsque Henry, encore transporté d’indignation, me racontait les combats acharnés que lui, pair