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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/79

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« De cette réaction continuelle de votre esprit sur votre cœur, de ce besoin insatiable d’occuper votre pensée, nait cette funeste habitude d’analyse qui vous pousse à de si horribles études, qui vous conduit à de si désolantes découvertes chez vous et chez les autres !

« Croyez-moi, mon ami ; car pendant bien des nuits j’ai profondément réfléchi aux conditions de votre caractère, et je crois dire vrai ; croyez-moi, du moment où vous aurez donné une glorieuse pâture à l’activité dévorante qui vous obsède, ce sera avec délices, ce sera avec une confiance ineffable que vous vous indulgerez dans l’impression des sentiments tendres. Vous y croirez aveuglément, car vous n’aurez plus le temps de douter.

« Avant de savoir ce que vous valiez, ce voyage de Grèce m’avait semblé pour vous une occupation suffisante ; mais maintenant que je vous connais mieux, je le sens, ce voyage n’est plus en proportion avec la puissance de conception que j’ai reconnue en vous… Maintenant, enfin, que je compte sur vous comme je compte sur moi, de nouveaux horizons se sont ouverts à ma vue. Ce n’est plus à des entreprises stériles que je voudrais employer notre courage