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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/80

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et notre intelligence… J’ai un plus noble but… peut-être le regarderez-vous comme une chimère ; mais réfléchissez, et vous reconnaîtrez qu’il a de nombreuses chances de succès.

» Le problème que j’avais à résoudre était donc celui-ci : — vous rendre heureux sans me nuire, — c’est-à-dire sans nous quitter ; occuper assez magnifiquement votre esprit pour qu’il ne me disputât plus votre amitié ; appliquer enfin à quelque grand intérêt toutes les précieuses qualités, qui, laissées sans emploi, se dénaturent et deviennent fatales, comme ces substances généreuses que la fermentation rend délétères.

« Quand je vous ai parlé de l’Angleterre, de son avenir, de la part que je prenais dans les luttes où se débattaient des destinées, je vous ai vu attentif, curieux, ému… de nobles, d’éloquentes paroles vous sont échappées ; vous avez émis, avec toute la naïveté de l’inspiration, des idées neuves, hardies. J’ai bien étudié vos mouvements, vos traits, votre accent ; tout m’a convaincu que si vous le voulez, mon ami, vous serez appelé à agir puissamment sur les hommes. Votre savoir est vaste, vos études sont profondes, votre caractère est ardent et fier, votre position indépendante,