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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/11

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bituels du corps diplomatique et de l’élite de la société parisienne, sans distinction d’opinion politique.

L’apparition de madame de Fersen dans le monde fut une sorte d’événement. Sa beauté, son nom, son esprit, sa réputation de femme politique, mêlée aux plus grands intérêts de notre temps, le respect qu’elle savait inspirer, tout concourut à la placer très-haut dans l’opinion publique.

Bientôt à la juste appréciation des rares qualités qui la distinguaient, succéda l’enjouement le plus prononcé.

Les femmes qui partageaient la sévérité de ses principes furent très-heureuses et très-fières de se recruter un pareil auxiliaire ; celles qui auraient au contraire pu craindre sa froideur, et y voir une censure muette de leur légèreté, furent aussi charmées que surprises de sa bienveillance extrême. Certaines d’ailleurs de ne pas trouver en elle une rivale, elles se montrèrent fort enthousiastes de la belle étrangère.

Je ne saurais dire avec quel bonheur je jouissais des succès de madame de Fersen.

J’allai pour la première fois chez elle, un soir, cinq ou six jours après mon arrivée à Paris.