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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/112

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en secouant sa tête, comme si elle eut dit — Est-ce bien possible !

Jetant ensuite sur moi un regard voilé de larmes, elle s’est brusquement levée, et est sortie.

Ne sachant à quoi attribuer cette vive émotion, je ramassai le journal, et bientôt les lignes suivantes m’expliquèrent l’étonnement de madame de Fersen.

« On sait que la maison *** et compagnie du Havre a fait, il y a un mois, une faillite qui s’élève, dit-on, à plusieurs millions. Le chef de cette maison s’est embarqué secrètement pour les États-Unis. Quelques créanciers, prévenus des bruits alarmants qui couraient sur la solidité de cette maison, avaient retiré à temps une partie de leurs fonds. M. Dumont, agent d’affaires de M. le comte Arthur de ***, compromis dans cette faillite pour la somme de cent cinquante mille francs, n’a pas été aussi heureux : manquant à cette époque de pouvoirs nécessaires, quoiqu’il fût venu au Havre pour parer à ce désastre, il a déposé sa plainte au parquet de M. le procureur du roi, la banqueroute devant être évidemment regardée comme frauduleuse ; mais, en présence de l’actif, qui se monte à peine à quatre-vingt