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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/162

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joie de ma rupture avec madame de V*** et à l’état alarmant où se trouvait de nouveau sa fille…

Je veux la croire… car il serait bien odieux de penser que l’espoir de s’assurer une créature à elle, au sein du cabinet français, eût si brusquement changé son dédain pour moi en tendresse…

Je pars pour le Havre… Irène se meurt ; sa mère m’appelle… j’accours, je la sauve… Pendant un mois que je passe près de sa fille, Catherine me dit-elle un mot de vive gratitude, un mot de tendresse ?

Non…

Nous allons au Bocage ; elle me témoigne le même attachement, calme et froid… Mais un jour, une feuille officielle annonce que je vais être appelé à un poste éminent, où aboutissent les secrets d’État…

Le soir de ce jour… cette femme, jusque-là si sévère, si réservée, si chaste, se jette brusquement dans mes bras…

Il est vrai qu’elle s’est dite entraînée par son admiration reconnaissante pour un sacrifice qu’elle ignorait.

S’il faut la croire… qu’est-ce donc que son cœur ?