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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/168

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d’exaspération dont je ne pouvais prévoir les suites.

Contre mon espoir, Catherine avait plusieurs personnes chez elle.

Cette nouvelle preuve de ce que j’appelais sa duplicité me révolta ; un moment je fus sur le point de retourner chez moi et de renoncer ainsi à mes desseins ; mais une force irrésistible me poussa et j’entrai…

La vue du monde et l’empire que j’ai toujours eu sur moi, changèrent aussitôt la colère violente qui me transportait en une ironie polie, froide et acérée…

Cette scène m’est encore présente… Catherine, assise près de la cheminée, causait avec un homme de ses amis.

Sans doute mon premier regard fut bien terrible, car madame de Fersen, interdite pâlit tout à coup.

La conversation continua ; j’y pris part avec le plus grand calme, j’y montrai même quelque supériorité. Je fus fort gai, assez brillant.

Pour les indifférents, il ne se passait là rien d’étrange ; c’était une paisible soirée d’intime causerie, comme mille autres soirées ; mais, entre Catherine et moi, il se passait une scène muette, mystérieuse et fatale.