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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/169

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Notre habitude de nous comprendre à demi-mots, de chercher et de deviner la valeur d’une inflexion de voix, d’un geste, d’un sourire, me servait cette fois à lui faire subir la réaction de nies odieuses pensées.

À mon entrée dans le salon, Catherine était restée stupéfaite…

Pourtant elle tâcha de se remettre et, pour me prouver sans doute qu’elle avait reçu du monde contre son gré, elle remercia fort gracieusement M. de *** d’avoir forcé sa porte pour venir lui apprendre le résultat du scrutin de la séance, qui s’était prolongée fort tard. « Sans cela, — ajouta Catherine, — j’aurais été privée du plaisir de voir plusieurs de nos amis, qui ont heureusement profité de la brèche que vous avez faite pour envahir ma solitude…

Un regard suppliant qu’elle me jeta accompagna ces paroles.

Tout en continuant de causer avec M. de ***, mon voisin, j’y répondis par un sourire si méprisant, que Catherine fut sur le point de se trahir…

Que dirai-je ?… Toutes les tentatives qu’elle fit indirectement pour calmer ou pour pénétrer le sujet d’un ressentiment qu’elle supposait être profond, furent ainsi cruellement repoussées.