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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/171

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— Quelque pauvre connaisseur que je sois, — lui dis-je, — je vous offre, madame, sinon des conseils, du moins mon impression sincère. »

Je la suivis dans cette pièce.

Au risque d’être vue, elle me prit la main et me dit d’une voix presque éteinte : « Arthur, ayez pitié de moi ! ce que je souffre est au-dessus de mes forces et de mon courage ! »

À ce moment, M. de*** entra aussi pour voir le tableau.

Madame de Fersen avait si complètement perdu la tête, qu’il fallut que je retirasse brusquement ma main d’entre les siennes.

Je crois que M. de*** s’aperçut de ce mouvement, car il parut interdit.

« Ce tableau est fort bien, — dis-je à Catherine ; — l’expression est ravissante. Jamais l’art ne s’est plus rapproché de la nature… »

Madame de Fersen était si faible qu’elle s’appuyait sur un fauteuil.

M. de *** admirait complaisamment le tableau. On vint prévenir la duchesse que le thé était servi.

Nous rentrâmes dans le salon : elle se soutenait à peine.