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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/172

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Selon son usage, elle s’occupait à l’aire le thé, debout, près de la table ; elle m’en offrait une tasse, en me regardant d’un air presque égaré, lorsque des claquements de fouet et des grelots se firent entendre dans la cour…

Frappée d’un affreux pressentiment, Catherine laissa échapper la tasse de sa main, au moment où j’allais la prendre, en s’écriant d’une voix altérée : « Qu’est-ce que cela ?…

— Mille pardons de ma maladresse, madame, et du bruit de ces misérables. Comme je pars ce soir, je m’étais permis de demander ici ma voiture de voyage, ne voulant pas perdre une minute du temps précieux qu’on peut passer auprès de vous… »

Catherine ne put résister à cette dernière secousse ; elle s’oublia complètement, et s’écria d’une voix étouffée, et appuyant ses mains tremblantes sur mon bras : « Cela est impossible… vous ne partez pas… vous ne partirez pas !!… je ne veux pas que vous partiez !… »

Au mouvement de stupéfaction générale, et à l’expression confuse, embarrassée des spectateurs de cette scène, je vis que la réputation de madame de Fersen, jusque-là si respectée, était à jamais perdue…

Je fus inflexible.