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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/18

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compte bien, et encore on irait que cela me serait égal, et je n’en démordrais pas…

— Vous vous vantez, monsieur de Pommerive !

— Je me vante ! Ça n’empêche pas qu’une fois on avait été rapporter à Verpuis… vous savez bien Verpuis, qui était si duelliste… que j’avais dit de lui qu’il n’avait que le courage de la bêtise… Verpuis vient à moi avec son air matamore, et me dit devant vingt personnes : Avez-vous tenu ce propos-là, monsieur, oui ou non ? — Non, monsieur, lui répondis-je d’un air aussi très-matamore : — j’ai dit au contraire que vous n’aviez que la bêtise du courage.

— Vous ne lui avez pas dit cela, monsieur de Pommerive.

— La preuve que je le lui ai dit, c’est qu’il m’a donné un coup de pied… je lui ai répondu qu’il fallait être bien misérable pour insulter quelqu’un qui ne se battait jamais, et il a gardé çà pour lui. »

Cette ignoble forfanterie de lâcheté, car Pommerive n’en était pas tout à fait descendu à ce degré de platitude, me révoltait. Je tournai le dos à cet homme, mais je n’en étais pas quitte.

« Vous allez revoir, — me dit-il, — une de vos