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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/19

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anciennes adorations, la jolie petite madame de V***, dont M. de Serigny, le ministre des affaires étrangères, est amoureux comme un fou… On dit véritablement qu’il est à faire enfermer depuis qu’il s’est affolé de cette petite créature… il ne sait plus ni ce qu’il dit ni ce qu’il fait, aussi ce céladon diplomatique serait-il à mourir de rire s’il ne faisait pas pitié. Mais le voici… il faut que j’aille le prier de ne pas oublier ma recommandation pour mon neveu, pourvu toutefois que son ridicule amour ne lui ait pas fait perdre la mémoire comme il lui a fait perdre l’esprit…

Et l’impudent personnage alla se confondre en salutations auprès de M. de Serigny.

À ce moment on annonça madame de ***.

Je ne l’avais pas vue depuis mon retour à Paris. Je la trouvai, si cela peut se dire, rajeunie, tant cette vive et folle physionomie avait de fraîcheur, de gentillesse et d’éclat.

Madame de *** se mettait d’une manière à elle, mais sans rien de voyant ni de bizarre, et toujours avec le goût le plus parfait.

Le ministre, qui s’était débarrassé de Pommerive, suivait d’un œil inquiet et jaloux les nombreux saluts que madame V*** rendait de tous côtés avec sa pétulante coquetterie. Enfin