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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/184

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et bleues pendaient deux plombs attachés à des cordes de grandeur inégale. Enfin, un rouet, un grand fauteuil de tapisserie réservé sans doute à la fermière, une chaise pour la Desdemona, deux escabeaux pour les paysannes, un dressoir chargé de faïence et une table ronde de bois de noyer, bien cirée, complétaient l’ameublement de cette pièce, qui servait à la fois de salon, de salle à manger et de chambre à coucher.

Depuis le plancher jusqu’aux carreaux des fenêtres, tout étincelait de propreté. Aux solives brunes et apparentes étaient suspendues de longues guirlandes de raisins conservés pour l’hiver, et les murs, blanchis à la chaux, étaient ornés de quelques cadres de bois noir, renfermant une suite de gravures coloriées empruntées à l’histoire de l’Enfant Prodigue.

La fermière recevait mes compliments sur la tenue de sa maison avec un certain orgueil, lorsque la porte s’ouvrit, et la jeune fille ou la jeune femme qui chantait si bien parut…

Lorsqu’elle me vit, elle rougit beaucoup, et fit un mouvement pour se retirer.

« Mais reste donc, Marie, » lui dit madame Kerouët avec affection.

Je ne pus voir cette figure d’une beauté en-