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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/195

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chanter des couplets qu’il avait justement composés sur son mariage, le pauvre cher homme, lorsque tout à coup arrive de Nantes un domestique de M. Duvallon. Il remet une lettre à son maître. M. Duvallon pâlit, se lève de table, et s’écrie : « Belmont, écoute !… » Je me rappelle que ce cher M. Belmont chantait à ce moment-là un couplet qui commençait par : — L’hyménée secoue son flambeau. M. Belmont se lève, mais à peine a-t-il lu la lettre que lui montre M. Duvallon, qu’il fait une ligure… ah ! monsieur, une figure si terrible… que je suis encore à comprendre comment un homme qui avait l’air si bon ordinairement, pouvait avoir parfois une physionomie si farouche. Puis se remettant, il s’approche de Marie, l’embrasse, et lui dit : « Ne t’inquiète pas de moi, ma petite femme, tu auras bientôt de mes nouvelles ; » puis il disparaît avec M. Duvallon, qui nous dit en s’en allant : « Belmont est compromis dans une affaire politique comme… carbonaro… oui, c’est bien cela, carbonaro, — ajouta madame Kerouët en rappelant ses souvenirs. — Il faut qu’il s’échappe… sa vie en dépend. Si on vient pour l’arrêter, tâchez de retenir le commissaire le plus longtemps possible.

« Il y avait à peine un quart d’heure qu’ils