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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/204

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voyez donc comme cette plante est mal placée…

— C’est votre faute, — répondais-je en riant : — vous ne voulez ni m’aider, ni tenir le papier.

— Du tout : c’est vous qui n’avez pas la moindre patience, et qui craignez toujours de vous mettre de la gomme aux doigts en collant les bandelettes.

— Ah ! les vilains disputeurs ! — disait madame Kerouët, — ils ne valent pas mieux l’un que l’autre ! »

D’autres fois, nous lisions tour à tour et à haute voix les romans de Walter Scott, auxquels madame Kerouët prenait un vif intérêt. La voix de Marie était suave et douce : un de mes plus grands bonheurs était de l’entendre lire.

Mais j’éprouvais un bonheur plus grand encore peut-être à la contempler. Aussi, lorsque je prenais le roman à mon tour, si je trouvais quelque allusion à mon amour, je lisais d’abord la phrase des yeux, puis je la disais tout haut de mémoire, en attachant sur Marie un regard passionné.

Quelquefois Marie baissait les yeux et prenait une physionomie sévère, d’autres fois