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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/205

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elle rougissait, et, du bout de son joli doigt, elle me faisait impérieusement signe de regarder mon livre.

J’imaginai autre chose ; j’ajoutai, en les improvisant, des passages entiers au livre que je lisais, afin d’y peindre plus clairement encore à Marie tout ce qu’elle m’inspirait, lorsque la situation que peignait le roman pouvait s’y prêter.

Ainsi, nn soir, dans cette scène si chaste et si passionnée, où Ivanhoé déclare son amour à la belle Saxonne, je substituai à tout ce que disait le Croisé un long monologue dans lequel je fis les rapprochements les plus directs entre Marie et moi, en lui rappelant avec tendresse mille souvenirs de nos promenades et de nos entretiens.

Marie, émue… troublée, me regarda d’un air mécontent.

Je m’arrêtai…

« Je ne voulais pas vous interrompre, monsieur Arthur, — me dit madame Kerouët, — car je trouve que vous n’avez jamais mieux lu qu’aujourd’hui. »

Puis, posant sa quenouille, elle dit naïvement :

« Ah ! j’avoue qu’il faudrait qu’une femme