Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et la voilà qui se lève, qui perce la foule, qui fait le tour de la causeuse, qui vient prendre mon bras, et nous quittons le grand salon pour une autre pièce où il n’y avait presque personne.

Debout et causant à la porte de cette pièce, étaient madame de Fersen et M. de Serignj.

Madame de V*** avait en tout des façons si compromettantes, qu’avec elle rien n’était insignifiant ; aussi trouva-t-elle moyen, pendant le court trajet d’une pièce à l’autre, de se faire remarquer par son affectation à me parler à l’oreille en s’interrompant de temps à autre pour rire aux éclats.

Au moment où nous passâmes devant madame de Fersen, celle-ci, étonnée des façons bruyantes de madame de V***, me jeta un regard qui me parut inquiet et presque interrogatif.

Le ministre me toisa sournoisement, rougit un peu, modela son plus affable sourire, et dit à madame de V*** d’un air coquet sans être entendu de la princesse : « Vous allez fonder là-dedans une colonie d’admirateurs qui sera bientôt plus considérable que la métropole.

— Surtout si vous ne vous mêlez pas de son administration, — répondit madame de V***