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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/230

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dide aux précieuses nuances que chaque vague leur apporte.

« Vous me dites souvent, Marie, que mon caractère est noble, généreux, mais surtout bon à l’excès.

« Quand vous saurez ma vie, Marie, ma belle et douce Marie, vous verrez qu’hélas ! j’ai été souvent… dur et méchant.

« Cette bonté dont vous me louez… c’est donc à vous que je la dois !

« Sous votre sainte influence, mon bel ange gardien, tous mes mauvais instincts ont disparu, tous mes sentiments élevés se sont exaltés… en un mot, je vous ai aimée ; … je vous aime comme vous méritez d’être aimée.

« Vous aimer ainsi, et être aimé de vous ainsi que vous m’aimez, Marie… c’est se sentir le premier d’entre les hommes… c’est avoir le droit de dédaigner toutes les gloires, toutes les ambitions, toutes les fortunes.

« C’est avoir dépassé la limite du bonheur possible…

« Ce bonheur surhumain m’effraierait, si nous ne l’avions pas acheté par vos terreurs, par vos remords, pauvre femme !…

« Ces remords ont été, sont encore parfois