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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/25

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dences les plus saugrenues… Mais vous voyez qu’au bout du compte tout cela peut à peine passer pour des distractions de pensionnaires. Voila ma confession ; absolvez-moi donc, au moins par pitié, car M. de Serigny est un ennuyeux péché. Maintenant, à votre tour, voyons, dites-moi vos voyages, vos aventures, vos amours ; et je verrai si je puis vous absoudre.

— Pour parler votre langage, je vous avoue d’abord que mon plus grand péché est de vous aimer toujours.

— Tenez, me dit madame de V*** en changeant d’accent, de manières, de physionomie, et prenant un ton sérieux que je ne lui connaissais pas encore : — Vous vous êtes noblement conduit envers madame de Pënâfiel ; elle valait mille fois mieux que moi, je la haïssais, je l’enviais peut-être… car elle méritait tout votre amour ! Je vous ai demandé une lâcheté qui pouvait la perdre, vous avez refusé. Pour vous, rien de plus simple… Mais cette honteuse proposition que je n’ai pas rougi de vous faire, vous l’avez tenue secrète ; vous ne vous êtes pas servi de cette arme pour frapper une femme que tout le monde attaque, parce qu’elle le mérite peut-être… Aussi, vrai, vrai comme je suis une folle, je n’oublierai de ma vie com-