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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/27

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— je vais vous dire quelque chose qui paraîtrait, à tout autre qu’à vous, très-inconvenant et très-incompréhensible ; mais rappelez-vous ceci, et croyez-le, je vous honore trop… je vous aime trop… pour vous faire passer pour le successeur de M. de Serigny…

Malgré moi, je fus frappé de l’expression avec laquelle madame de V*** me dit ces mots.

Mais son accès de sensibilité dura peu, car bientôt elle se mit à répondre avec sa malice et sa gaieté habituelles aux galanteries du ministre, qui, s’étant à grand’peine débarrassé du baron de V***, venait de se rapprocher de nous.

Me souciant fort peu d’être en tiers avec M. de Serigny, je me levai. Madame de V*** me dit : — N’oubliez pas que je reste chez moi tous les jeudis matin… afin de ne jamais venir me voir ces jours-là, qui sont le patrimoine des ennuyeux ; mais si les autres jours vos succès vous laissent un moment, n’abandonnez pas trop une ancienne amie ; vous me trouverez assez souvent le matin, et quelquefois même le soir avant ma toilette en prima sera… Puis, accompagnant ces mots du plus gracieux sourire, elle se leva, prit le bras de