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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/31

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— Tenez… tenez, — lui dis-je, — le coloris reparaît sur ses joues ; ses mains sont moins froides ; elle revient à elle. »

En effet, cette crise passée, Irène se souleva, et dès qu’elle fut sur son séant, elle se pendit à mon cou en pleurant silencieusement de grosses larmes que je sentis couler brûlantes sur ma joue.

« Irène, Irène, mon enfant, ne pleurez pas ainsi… je vous verrai chaque jour. »

Et je serrais ses mains en cherchant son regard.

Alors elle se redressa, et, par un mouvement de tête plein de grâce et de vivacité qui lui était familier, elle rejeta en arrière les grosses boucles de cheveux qui cachaient à demi ses yeux tout baignés de pleurs. Puis, attachant sur moi un de ses longs regards pénétrants et attentifs, elle me dit :

« Je vous crois… vous viendrez me voir ici, n’est-ce pas, puisque vous ne pouvez pas venir dans notre maison ?

— Oui, mademoiselle Irène, — dit la gouvernante, — monsieur viendra vous voir chaque jour, mais si vous lui promettez d’être sage… de ne pas pleurer, et de faire ce que le médecin ordonnera…