Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/46

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au yacht de votre lord sur les brisants de la Wardi ; nous sommes donc quittes. Maintenant, nous nous rencontrons tons les deux à rire comme des bossus à l’Ours et le Pacha, ci, au lieu de trouver la rencontre originale, vous vous fâchez ! Savez-vous que c’est joliment bourgeois, ça, mon bon ami !

Je l’avoue, tant d’audace me paralysait. — Mais si je vous faisais arrêter ? — lui criai-je en me levant et en lui mettant la main au collet.

Toujours impassible, le pirate me répondit sans essayer de se débarrasser de moi.

« Et vous feriez là un joli métier, je m’en vante ! Sans compter que ça vous serait encore facile de faire comprendre et de prouver à un imbécile de commissaire de police de Paris, comme quoi j’ai abordé votre yacht par le travers du cap Spartel, et comme quoi je l’ai fait naufragée sur les roches de la Wardi… au sud quart sud-ouest de la cote sud de l’ile de Malte !… Il croirait que vous parlez turc, et il vous prendrait pour un fou, mon bon ami… Or, pour fou, je déclare que vous ne l’êtes pas. Vous êtes même, un gaillard qui avez le poignet rude et qui n’avez pas froid aux yeux. Aussi, si ma vie n’appartenait pas pour le