Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

quart d’heure à ma fiancée, à mon intéressante fiancée, — ajouta-t-il d’un air goguenard et en appuyant sur ce mot, — je vous proposerais de reprendre la conversation où nous l’avons laissée lors de l’abordage du yacht ; mais foi d’homme, ma petite femme m’attend… et j’aime mieux cette conversation-là.

— Allons, allons, messieurs, on va fermer les portes, — dit le contrôleur de l’orchestre.

— C’est vrai, nous bavardons là comme des pies. Jeune homme, adieu, au revoir ! — me dit le pirate.

Et en deux bonds il disparut.

J’étais tellement confondu qu’il fallut un nouvel avertissement du contrôleur pour me faire sortir de la salle.

.........................

.........................

Lorsque, rentré chez moi, je songeai à l’étonnement stupide que m’avait causé l’étrange rencontre du pirate de Porquerolles, je m’accusai d’abord de faiblesse, je me reprochai de n’avoir pas fait arrêter ce brigand ; mais, ainsi que celui-ci me l’avait judicieusement fait observer, il m’eût été assez embarrassant de prouver immédiatement ce que j’avançais ; aussi, réfléchissant aux difficultés de l’entreprise, je