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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/49

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Depuis son arrivée à Paris, je ne l’avais pas vue seule.

À quoi devais-je attribuer le désir qu’elle m’exprimait ? au besoin de me voir ? au secret dépit des bruits qui couraient sur ma liaison prétendue arec madame de V*** ? bruits que Catherine croyait peut-être fondés, depuis qu’au concert de lord P*** elle m’avait surpris en tête-à-tête avec madame de V***.

Je ne sais, mais j’attendis notre entrevue avec un bonheur inquiet et un trouble involontaire.

J’allais revoir Catherine, la revoir seule ! À cette pensée mon cœur battit d’espoir et d’ivresse ; enfin, un mot d’elle allait récompenser ma résignation, les courageux sacrifices que je m’étais imposés, les soins assidus auxquels son enfant devait presque la santé.

J’allais puiser dans cet entretien de nouvelles forces pour mieux me dévouer encore ; et puis, j’avais tant à lui dire ! J’étais si orgueilleux de mon amour ! si heureux de me sentir le cœur assez jeune pour apprécier les joies pures qui me ravissaient ! de me sentir assez confiant dans la force, dans la sincérité de mon attachement, pour espérer de me faire aimer un jour !………