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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/52

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dame de Fersen ne trahissait en rien une émotion contrainte ou combattue.

Je pris résolument mon parti. Je ne pouvais répondre à la question de madame de Fersen sans lui rappeler tout ce qu’il y avait eu de bien et de noble dans ma conduite envers elle ; ne voulant pas descendre jusqu’aux : reproches, je me tus à ce sujet, et je lui dis en tâchant de ne pas trahir mon émotion :

« Le but de l’entretien que vous désiriez avoir avec moi étant sans doute rempli, madame, oserai-je vous demander si vous n’avez pas quelque ordre à me donner ?

— Aucun, monsieur, mais je vous réitère encore l’expression de toute ma reconnaissance, » — me répondit madame de Fersen en se levant.

Cette dureté me révolta. J’allais peut-être répondre avec aigreur, lorsqu’une remarque que je n’avais pas encore faite me laissa une lueur d’espérance.

Pendant cet entretien madame de Fersen n’avait pas une fois levé les yeux de dessus la tapisserie à laquelle elle travaillait.

Voulant m’assurer encore de la justesse de ma remarque, je demeurai quelques instants sans parler.