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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/53

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Catherine resta les yeux baissés, au lieu de m’interroger du regard pour savoir la cause de ma présence muette.

« Adieu, madame, — lui dis-je.

— Adieu, monsieur. »

Je la quittai donc sans qu’elle m’eut accordé un seul regard de regret ou de pitié.

Sa main seulement me parut légèrement trembler sur sa tapisserie quand elle me dit adieu.

Je sortis… la mort dans le cœur.

.........................

J’avais une trop grande et une trop naturelle défiance de moi-même et de mon mérite pour conserver quelque espérance de réussir auprès de Catherine.

Sans revenir à mes habitudes de suspicion envers les autres, car j’avais une foi inaltérable dans la sincérité de madame de Fersen, je doutai du sentiment que je croyais lui avoir inspiré ; elle n’éprouve aucune tendre affection pour moi, me dis-je, et son amitié même a pâli devant les brillantes distractions du monde.

Et puis, je n’étais jamais près d’elle ; or, l’absence a des effets et des résultats extrêmes.

Quelquefois elle fortifie, elle alimente la sympathie secrète d’une femme, en forçant sa