Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

couraient sur moi et sur madame de V***, je pensai que le ministre avait sans doute voulu faire quelque chose de très-bon goût en se montrant si prévenant.

En peu de mots je lui racontai l’histoire du pirate, et notre singulière rencontre aux Variétés.

M. de Serigny me dit qu’il allait immédiatement en conférer avec l’ambassadeur d’Angleterre, et qu’il aviserait aux mesures à employer pour tâcher de saisir un pareil scélérat.

Notre conversation étant ensuite tombée sur les voyages, M. de Serigny s’informa avec intérêt de ceux que j’avais faits, fut très-flatteur, très-insinuant, très-aimable, me dit qu’il avait beaucoup connu mon père sous l’empire ; que c’était un homme de haute capacité, de grande résolution, de tact très-fin, qui connaissait à merveille le monde et les hommes, et que l’empereur l’aurait employé assurément en dehors du service militaire, en lui confiant de hautes missions, si le caractère entier, absolu de mon père avait pu se plier à toutes les volontés de Napoléon.

Je cherchais à deviner la tendance des discours flatteurs de M. de Serigny, lorsqu’il me dit avec une bonhomie charmante :