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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/57

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« Voulez-vous permettre à un ancien ami de votre famille de vous faire une question ! Si elle vous semble indiscrète, ne l’attribuez qu’à l’intérêt que je vous porte au nom de M. votre père.

— Je vous écoute, monsieur, je ne puis être que sensible à la bienveillance que vous me témoignez.

— Eh bien, comment se fait-il qu’avec votre éducation, votre nom, votre fortune, votre position ; qu’avec l’expérience que vous ont donnée vos nombreux voyages, qu’avec toutes vos excellentes relations enfin, vous n’ayez jamais songé à vous occuper un peu sérieusement ? à entrer, par exemple, dans les affaires ? — Mais, — répondis-je au ministre, — d’abord je suis loin de réunir les avantages que vous me supposez, et puis je n’ai pas la moindre ambition, et ma vie paresseuse me plaît fort.

— Mais votre pays ?

— Comment, mon pays ?

— Ne lui devez-vous pas au moins quelques années de votre existence ?

— Et que voulez-vous qu’il fasse d’un pareil cadeau ?

— Allons, allons, il est impossible que vous