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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/68

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entière, je dirais presque avec la plus brutale franchise ?

— Sans doute, — me dit le ministre fort étonné.

— Si, par les louables et bienveillants motifs que vous m’avez exposés, monsieur, vous avez la ferme intention de m’essayer dans la carrière diplomatique, j’espère que vous ne vous formaliserez pas de ce que je tâche de vous donner la mesure de ma pénétration ?

— Que voulez-vous dire, monsieur ?

— Tenez, monsieur de Serigny, parlons franchement : vous êtes épris d’une femme charmante que nous connaissons tous deux ; mes assiduités auprès d’elle vous portent ombrage, et vous voulez m’envoyer auprès du shah de Perse pour vous débarrasser de moi.

— Monsieur ! — s’écria le ministre d’un air très-offensé.

— Permettez-moi de continuer, — lui dis-je. — Je n’ai pas besoin de partir pour vous rassurer… je vous donne ma parole que mes relations avec la personne dont j’ai l’honneur de vous parler ont été tout amicales, et qu’excepté quelques coquetteries fort innocemment échangées, rien ne peut justifier vos soupçons…

M. de Serigny me parut d’abord dans un