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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/69

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violent état d’irritation ; toutefois, il me dit avec un sourire forcé : « Après ce qui vient de se passer entre nous, monsieur, il faut presque que nous nous coupions la gorge ou que nous soyons amis.

— Mon choix sera le vôtre, monsieur.

— Il est fait, » me dit M. de Serigny en me tendant la main.

Il y eut tant de cordialité dans son mouvement, il lui fallait tant d’empire sur lui-même pour refouler ainsi les susceptibilités de l’orgueil et de l’amour-propre en présence d’un homme de mon âge, que, vivement touché de son procédé, je lui dis :

« Si vous pensez de moi tout le bien que vous m’avez dit en penser, monsieur, vous n’attacherez aucune importance à cet entretien… D’ailleurs n’attribuez qu’à votre éminente réputation de finesse mon violent désir de vous montrer que je pouvais pénétrer vos vues. Pardonnez-moi donc d’avoir été si étourdiment fier de ma première victoire, car elle était bien flatteuse. Quant à me croire votre rival auprès de certaine femme charmante, ma parole a dû vous rassurer sur le présent et sur le passé… Pour l’avenir, je n’ai qu’un moyen immanquable d’écarter vos soupçons, c’est de vous demander