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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/70

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un service. Lié à vous par la gratitude, porter la moindre atteinte à votre bonheur serait une lâcheté. »

Après quelques moments de silence et de réflexion, M. de Serigny me dit avec beau coup de bonhomie : « Vous accentuez tellement les choses, qu’il est impossible, je le vois, de parler avec vous à mots couverts ; il faut tout nier ou tout avouer : je me résigne à ce dernier parti, car je vous sais galant homme et très-secret ; mais tout ceci n’en est pas moins bizarre. Me voilà, moi, à mon âge, en confidence d’amourettes avec un jeune homme qui s’est très-spirituellement moqué de moi, qui me l’a dit en face, et qui m’a tellement embarrassé par les confidences qu’il m’a faites, non pas sur lui, parbleu ! mais sur moi, que je me trouve dans la plus sotte position du monde. Heureusement que vous me dites que je puis vous être bon à quelque chose… ça me sauve du ridicule, — ajouta-t-il avec une grâce parfaite.

— Eh bien donc ! monsieur, voici ce dont il s’agirait : quoique je ne me reconnaisse pas assez de mérite pour aller séduire le shah de Perse…

— Ne parlons plus de cela, — s’écria gaie-