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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/84

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restés à se pavaner après de pareilles distinctions, vite vous vous êtes éclipsé. Celait là la rouerie ou plutôt le génie !… aussi vous avez fait, par votre absence, un effet prodigieux…

— Le secret de cette disparition est bien simple, mon cher Cernay : j’avais une horrible migraine, et je voulais rentrer chez moi.

— Allons donc ! — me dit Cernay avec une naïveté charmante, — vous ne me ferez pas croire qu’on a la migraine quand on vient de causer une heure avec le roi…

.........................

Il y avait quinze jours que j’avais rencontré pour la dernière fois madame de Fersen au bal des Tuileries, lorsqu’un de mes gens d’affaires entra chez moi d’un air consterné.

Il s’agissait de prévenir le désastre d’une banqueroute qui pouvait me faire perdre environ cinquante mille écus, que je croyais placés dans une des meilleures maisons du Havre.

La faillite n’était pas déclarée encore, mais elle menaçait, on la soupçonnait.

Mon homme d’affaires me proposait donc de partir sur-le-champ avec lui, et d’aller retirer mes fonds de cette maison.

La somme était si considérable, que je n’hésitai pas un moment à me rendre au Havre.