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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/85

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Une procuration, si étendue qu’elle eut été, n’aurait pas pourvu à toutes les éventualités de cette affaire ; et, dans de telles circonstances, la présence d’un intéressé est souvent d’une très-grande autorité.

J’écrivis un mot à M. de Serigny, en lui disant que de graves motifs m’appelaient au Havre, et je laissai ordre chez moi de m’envoyer mes lettres dans cette ville…

Deux heures après j’étais en route.

Nous allions atteindre le dernier relais qui précède le Havre, lorsque j’entendis le bruit du galop précipité de deux chevaux, le claquement retentissant d’un fouet, et une voix qui ne m’était pas inconnue s’écrier : — Arrête ! arrête !

Mes postillons me regardèrent indécis… Je leur fis signe d’arrêter, et tout à coup je vis arriver à la portière de ma voiture le courrier de madame de Fersen : son cheval, blanc d’écume, était déchiré de coups d’éperons.

Cet homme était si haletant de la rapidité de sa course, qu’il ne put me dire que ces mots en me remettant une lettre.

« Monsieur le comte… c’est de la part de madame la princesse… J’ai gagné quatre