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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/91

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la gouvernante, appuyant sa tête sur la muraille, pouvait à peine étouffer ses sanglots.

Au moment où j’arrivai ils devinrent si douloureux, que, désespérant de les comprimer, elle sortit en tenant son mouchoir sur sa bouche.

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Moi aussi… je pleurai amèrement à l’aspect de cette angélique figure d’enfant, si résignée, si douce, et qui, malgré les approches de la mort, conservait un caractère de sérénité sublime…

Vivement éclairée, sa figure pâle et brune se détachait lumineuse sur la blancheur des oreillers… ses beaux cheveux noirs tombaient en désordre et couvraient son front… Ses grands yeux à demi fermés, et cernés d’une auréole bleuâtre, laissaient voir sous leurs paupières appesanties une prunelle presque éteinte. De sa petite bouche entrouverte, de ses lèvres jadis si vermeilles, et alors si décolorées, s’échappait un souffle précipité, et souvent un murmure faible et plaintif. Ce pauvre visage, autrefois si rond, si fraîchement enfantin, était déjà livide…

De temps à autre, la malheureuse enfant agitait ses petites mains dans le vide, ou re-