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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/92

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tournait pesamment sa tête sur son oreiller, en poussant un profond soupir ! Puis elle redevenait d’une effrayante immobilité.

La figure de Frank, que je n’avais pas vu depuis deux ans, avait une expression de tristesse navrante…

Lui non plus ne pouvait retenir ses larmes, toutes les fois qu’il arrêtait son regard sur la figure mourante d’Irène.

Le calme, le silence désespéré de cette scène que j’embrassai d’un coup d’œil, me fit une telle impression, qu’un instant je restai immobile à la porte.

Madame de Fersen tourna la tête vers la pendule, puis secoua la tête avec un geste de désespoir.

Je la compris… Sans doute elle commençait à douter de moi !

Je poussai la porte.

Catherine me vit, fut d’un bond près de moi, et m’entrainant auprès du berceau elle s’écria avec un accent déchirant : « Sauvez-la ! ayez pitié de moi, sauvez-la ! »

La voix de madame de Fersen était brève, saccadée ; et quoique son beau visage fût abattu et marbré par les larmes et par la fatigue, on sentait sous ces apparences de faiblesse l’éner-