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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/94

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puisqu’on la croit perdue. Acceptez au moins la seule chance qui vous reste !

— C’est aussi mon avis… madame, n’hésitez pas, — dit Frank, qui partageait notre émotion.

— Faites, monsieur !!!  ; murmura madame de Fersen avec un accent de résolution désespérée ; et elle tomba agenouillée près du berceau de sa fille.

Elle se mit à prier.

Elle, Frank et moi, nous attachions des regards douloureux et presque inquiets sur le docteur.

Seul calme au milieu de cette terrible scène, il s’avança silencieusement et à pas lents près du berceau d’Irène.

À voir sa haute taille, sa figure austère, ses longs cheveux blancs, son vêtement bizarre, on eût dit un homme doué d’une puissance occulte, prêt à accomplir par un philtre quelque charme mystérieux.

Il versa quelques gouttes de la liqueur que contenait la fiole dans une cuiller d’or.

Madame de Fersen la prit et l’approcha des lèvres de sa fille.

Mais sa main tremblait tellement, qu’elle renversa le breuvage.