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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/97

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possible… et appelez-la… doucement… lentement… que le son ait le temps d’arriver à son oreille affaiblie.

Je pris une des mains de l’enfant, sa mère prit l’autre.

Cette main était humide et glacée…

Je m’approchai d’Irène. Ses grands yeux encore agrandis par la maladie erraient çà et là autour d’elle, comme s’ils eussent cherché quelqu’un.

« Irène… Irène… me voici… — lui dis-je à voix basse.

— Irène… mon enfant… ta mère est aussi là… » — dit Catherine avec un accent de passion et d’affreuse anxiété impossible à rendre.

L’enfant ne parut pas d’abord nous avoir entendus.

« Irène… c’est votre ami… c’est Arthur et votre mère n’entendez-vous pas sa voix ?…

— Ta mère… mon Dieu !… mais ta mère est là !… » — répéta Catherine.

Cette fois le regard de l’enfant n’erra plus… et elle fit un brusque mouvement de tête, comme si un accent lointain l’eût tout à coup frappée.

« Comment est sa main ? — nous demanda le docteur à voix basse.