Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/121

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sieur, répondit le domestique en s’inclinant.

Cet homme avait une figure sournoise et béate, les cheveux plats, parlait tout bas et tenait toujours les yeux baissés ; en attendant la réponse de M. Hardy, il croisa ses mains et fit tourner benoîtement ses pouces.

M. Hardy décacheta la lettre qu’on venait de lui remettre, et lut ce qui suit :


« Monsieur,


« J’apprends seulement aujourd’hui, à l’instant et par hasard, que je me trouve avec vous dans cette respectable maison ; une longue maladie que j’ai faite, la profonde retraite dans laquelle je vis, vous expliqueront assez mon ignorance de notre voisinage. Bien que nous ne nous soyons rencontrés qu’une fois, monsieur, la circonstance qui m’a récemment procuré l’honneur de vous voir a été pour vous tellement grave, que je ne puis croire que vous l’ayez oubliée… »


M. Hardy fit un mouvement de surprise, rassembla ses souvenirs, et, ne trouvant rien qui pût le mettre sur la voie, continua de lire :


« Cette circonstance a d’ailleurs éveillé en