Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/328

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Au moment où Morok allait atteindre l’issue par laquelle ceux qu’il poursuivait venaient de s’échapper, des personnes valides, accourues au bruit, parvinrent à fermer au dehors et cette porte et celles qui communiquaient aux salles de l’ambulance.

Morok se vit prisonnier.

Il courut alors vers la fenêtre pour la briser et se précipiter dans la cour ; mais, s’arrêtant tout à coup, il recula devant l’éclat miroitant des carreaux, saisi de l’horreur invincible que tous les hydrophobes éprouvent à la vue des objets luisants, et surtout des glaces.

Bientôt, les malades qu’il avait poursuivis, ameutés dans la cour, le virent, à travers la fenêtre, s’épuiser en efforts furieux pour ouvrir les portes que l’on venait de fermer sur lui. Puis, reconnaissant l’inutilité de ses tentatives, il poussa des cris sauvages et se mit à tourner rapidement autour de cette salle, comme un animal féroce qui cherche en vain l’issue de sa cage.

Mais ceux des spectateurs de cette scène qui collaient leurs visages aux vitres de la fenêtre poussèrent une grande clameur d’angoisse et d’épouvante.

Morok venait d’apercevoir la petite porte qui communiquait au cabinet occupé par la sœur