Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/147

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dans la Fronde ; vous vous y êtes jeté de vous-même par la passion du mouvement et de l’intrigue. » — Voulez-vous des rentrées d’éloquence philosophique et de l’indignation vertueuse ? M. Cousin raconte que la prieure des Carmélites avait des visions, et là-dessus, il s’écrie : « Quelle philosophie que celle qui viendrait proposer ici de misérables objections ! Prenez garde, elles tourneraient contre Socrate et son démon, aussi bien que contre le bon ange de la mère Madeleine de Saint-Joseph. » — Voulez-vous des phrases de mandement et de panégyrique ? « Il semble que la naissance de cet enfant porta bonheur à ses parents. » « Condé se couvrit de gloire. » Mlle de Bourbon « portait en elle toutes les semences d’un avenir orageux. » — « Arborer l’étendard de la révolte[1]. » Est-ce là cet écrivain si ferme, dont le style sain sauvait les faiblesses ? Devait-il tomber dans ces banalités officielles ? Était-ce à lui d’emprunter les transitions contrites et les périodes ronflantes d’un grand vicaire ? « La Providence en a disposé autrement, et Chantilly attend encore une main réparatrice. » Cela fait penser à cette phrase célèbre qu’il semble avoir copiée dans une oraison funèbre : « Ô maison d’Orléans, maison illustre et infortunée, je briserais à jamais ma

  1. La jeunesse de Mme de Longueville, p. 67, 62, 361, 166.